Ramatís

commença le jugement, dans lequel il était expressément prohibé 

d’initier par une quelconque accusation l’accusé, car tout devrait 

être fait sous la forme d’une enquête tolérante et éclairante. Comme 

il était de coutume, l’accusé devait être premièrement favorisé avec 

l’opinion formelle de quelque un des juges présents. Alors Caïphe 

s’exclama:

Que l’on argumente en faveur de l’accusé!

Satisfait, il reconnut que Jésus serait jugé avec le maximum 

d’indifférence, car il avait décidé de réunir une petite cour à cette 

heure, pour juger un cas qui aurait bien pu être encadré comme une 

infraction civile et être alors porté au tribunal ordinaire et non pas 

religieux. Il percevait l’anxiété des juges à terminer le plus briève-

ment la fatigante réunion. Ceci lui donnerait l’excellent désir de peu 

d’argumentation dans l’autopsie juridique du cas et la plus grande 

possibilité de faute par un effet matériel de preuves. Après quelques 

moments de silence, un des juges anciens formula son opinion favo-

rable à l’accusé, comme il était de coutume, disant dans une voix 

étrangère au motif de ce tribunal:

-Je déclare qu’en apparence, l’état physique et l‘angoisse de

l’accusé recommande à ce tribunal le plus haut principe de commi-

sération et de bienveillance. L’accusé ne relève pas de sarcasme, de 

cynisme ou d’orgueil, mais tremble de fièvre devant les juges sacrés. 

Indulgence! - Je demande l’indulgence dans le jugement!

Caïphe se mordit les lèvres, quelque peu blessé, mais ensuite 

il vérifia que le juge auteur de la proposition se recueillait en lui-

même, comme s’il était déjà en train de s’assoupir. Il parcourut 

la physionomie des autres juges et aperçut quelques petites modi-

fications sur la physionomie des plus jeunes, alors que les anciens 

se montraient impassibles. Alors avec une répugnante douceur, il 

demanda de lire la pièce accusatoire et les événements verbaux, ce 

qui fut fait par un des disciples des Conseillers, espèce de promoteur 

narrateur sans interférence directe dans le jugement et qui annonça 

les preuves et les témoignages. Clôturant la péroraison accusatoire, 

Caïphe, dans un ton solennel et grave, s’exprima ainsi à Jésus:

[5]

-Jésus de Nazareth, avant que cette cour t’absolve ou te

[5] Note de Ramatis: - Il serait trop fastidieux de discriminer la longue péroraison des divers per-

sonnages qui participèrent au jugement de Jésus, inclusivement Caïphe, car à son époque l’on

abusait de rhétorique, on faisait preuve de logorrhée, de très haute éloquence, pour annoncer

des choses les plus simples. Nous optons à peine pour un résumé essentiel et compatible avec

l’espace avec lequel nous comptons pour cet ouvrage.

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