Ramatís

autour de l’oreille sanglante du sbire. Brusquement les soldats 

empoignèrent Jésus devant lui et l’accompagnèrent ensuite, le 

menant attaché par des cordes, que l’un des soldats tenait par une 

autre corde. Ils descendirent le chemin du Jardin en direction de la 

grange, foulant les azalées, les iris, les hyacinthes et les œillets. Le 

Maître suivait tête baissée, à la lumière des torches et des lanternes 

de la sinistre patrouille. En passant devant la véranda de la maison 

de Gethsémani, il regarda résigné vers Jéziel, les parents et les hôtes 

qui là, attendaient. Tous avaient les yeux noyés de larmes, sentant 

profondément la prison de ce doux ami, pacifique et humble, qui 

durant son séjour dans la grange, offrit les plus fameuses leçons 

d’élévation spirituelle.

Jean tenta d’enlacer Jésus et de le suivre parmi les soldats, mais 

ceux-ci l’empêchèrent et le repoussèrent en arrière. Jacques, frère de 

Marie, dans un moment de désespoir, tomba à genoux, implorant 

secours à Dieu et le jeune Jacques, frère du Maître, descendit la 

côte dans une fuite rapide, en direction de la cité. Les autres apôtres 

suivirent à distance, dans un état d’esprit abattu et suffisamment 

surpris de ne pas avoir encore été pris. Il y avait deux jours qu’ils 

ne s’alimentaient pas suffisamment, agités et angoissés, à chaque 

fois que la grande porte de la grange, s’ouvrait pour laisser passage 

à quelqu’un. Ils se refirent peu à peu, de l’incident douloureux 

avec le Maître et l’instinct conservateur de la chair commença à les 

prédominer dans leur esprit. Le fatal calcul humain leur fit rendre 

compte, car ils réfléchirent qu’ils ne pouvaient rien faire pour Jésus 

et qu’au contraire, ils se seraient peut être compromis dans un 

moment de perturbation devant les astucieux juges du Sanhédrin. 

Les sophismes de l’homme leur remplirent l’âme d’une justification 

captieuse alors que les voix des ombres leur conseillaient la fuite 

immédiate.

Lorsque Jésus arriva à la ville, devant la maison du Prêtre 

Suprême, à peine Jacques, frère de Jean, Thomas, Tadeu et Mathieu 

conservèrent encore une certaine distance, alors que les autres 

apôtres terrorisés étaient retournés à Gethsémani ou se dispersèrent 

en chemin. Pierre partit en courant à la recherche de Joseph d’Ari-

mathie, afin de lui communiquer l’événement et de lui demander 

secours.

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