Ramatís
émotion, qu’il se prosterna le visage à terre comme s’il désira fondre
sa nature spirituelle avec la substance du monde qui composait son
propre corps charnel. Ensuite il ouvrit les yeux dans la nuit chaude
et étoilée, enveloppé par une infinie paix.
Mais subitement, il se sentit peu à peu transformer en un arbre
couronné rempli de branches chargées de feuilles et de fruits, qui
aidait tous les malheureux et ceux vivant dans l’injustice du monde,
arrivés là, à la recherche de son ombre donatrice. Sous l’Assistance
de la Haute Spiritualité il revit dans cette idéoplastie médiumnique
le “motif fondamental” de sa propre vie dans la matière, devant le
compromis fabuleux qu’il devait assumer avant de descendre dans
la chair, car cet arbre protecteur se nourrissait avec l’engrais fertile
de son propre sang versé pour le martyre.
Cependant angoissé, il se sentit extrêmement heureux en véri-
fiant que survivrait son œuvre évangélique rédemptrice de l’huma-
nité, malgré que cela exigea l’holocauste de la vie et du don de son
sang. Dominant les propres émotions de l’ange exilé dans la chair,
Jésus se sentit alors comme un “canal vivant” ou le “lien” de sau-
vetage des hommes, alors que croissait chez lui l’immense douleur
spirituelle devant le doute angoissant de ne pas correspondre inté-
gralement à la volonté du Seigneur. Se prosternant nouvellement
sur le sol, les mains posées, il s’exclama avec toute la ferveur de son
âme: “Mon Père, Que s’accomplisse votre volonté. Je ne crains pas
le martyr et la mort, cependant, aide-moi à les connaître pour que
je sache les affronter”.
Nouvellement une sublime vibration sidérale toucha son âme
et son esprit parut se libérer chaque fois plus des formes empri-
sonnantes de la chair. Subitement, son esprit fut atteint par une
imprévue luminescence ou un rapide éclair, alors que se clarifiait
dans sa conscience physique la silhouette tragique des trois croix
hérissées sur la cime d’une colline. Enveloppé par un silence angois-
sant, il perçut dans cette nouvelle transe la forme de la Terre et les
contours des villes, où les hommes dormaient tranquillement. Mais,
c’est lui Jésus, qui réellement veillait pour ce sommeil heureux des
terricoles, suspendu entre le royaume des esprits et le monde de la
matière, avec ses bras ouverts et attachés sur la croix. Donc dépas-
sant cette douleur extrême et inhumaine qui le dégageait de la chair,
et vibrant sous l’impact élevé de voltage sidéral, il sentit, alors dans
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