Jésus, le Sublime Pèlegrin
sera avec moi! Ayez confiance en ce que je vous dis; vous aurez des
afflictions dans le monde; cependant votre heure n’est pas arrivée, et
vous verrez ceux qui sont de votre chair, car avec eux vous vivrez”.
Les apôtres se regardèrent, surpris, mais confiants. Subitement,
ils se rendirent compte que Jésus s’en allait, comme de coutume
pour aller prier en haut du Jardin des Oliviers. Alors ils se redres-
sèrent dans un geste commun pour l’accompagner; mais il les arrêta
en leur disant affectueusement:
-“Asseyez-vous ici, tandis que je m’en vais là pour prier”.
[2]
Mais Pierre, Jean et Jacques ne furent pas convaincus et sui-
virent le Maître gravissant le chemin fleuri du Jardin, alors que les
autres compagnons, quoique fatigués, restèrent devant la grange,
quelques-uns allumant des lanternes et les autres des flambeaux.
Mais le Maître qui avait fourni autant de courage et d’espérances,
subitement commença à s’angoisser sous la tension occulte de la
lourde responsabilité. Ce n’était pas la perspective de l’homme
devant la mort, car il se sentait heureux de retourner dans son
monde paradisiaque. Aussi il ne devint pas triste de laisser la Terre,
sur laquelle, il ne possédait aucun lien en dehors de son renonce-
ment et de son amour pour le genre humain. Malgré sa résignation
et sa conformation il pressentait que son prochain témoignage
serait de grandiose influence pour la rédemption de l’homme. Sage,
Juste et Bon, mais plongé dans la matière, Jésus ignorait comment
il se comporterait dans cette épreuve exceptionnelle dont les consé-
quences dépendraient du succès de la permanence de son œuvre
angélique.
Laissant Jean, Jacques et Pierre au milieu du chemin, car il dési-
rait uniquement prier seul, il atteignit la cime du mont des Oliviers
et là se reposa quelques minutes dans la plus sainte communion spi-
rituelle avec la nature. Sous la sublime vibration qui influençait son
âme, il se mit à revivre tous ses pas gravés dans le monde matériel.
Il se souvint des ses rêves grandioses d’amour pour l’humanité et de
sa passion ardente pour le Seigneur de la Vie, abrités depuis la plus
tendre enfance et alimentés depuis ce prophétique moment.
Jamais quelqu’un dans le monde ne s’était autant consommé
dans le feu de l’amour au prochain et dans le sacrifice pour la
Vérité. Le maître Jésus fut levé par une si grandiose et indéfinie
[2] Mathieu, 26:36
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