Jésus, le Sublime Pèlegrin
cotés de la vallée de Cedron. Après avoir accordé aussi des embras-
sades à ceux qui participèrent comme Pierre, Jean, Jacques et Tho-
mas, alors les vieux amis se séparèrent de Béthanie. Au loin Simon
et Eléazar regardèrent une fois de plus la scène et disparurent en
direction de Jérusalem. Le soir de façon inespérée, arrivèrent Nico-
dème et Joseph d’Arimathie, dont les physionomies préoccupées
révélaient de mauvaises nouvelles. Sans cacher leur état afflictif, ils
communiquèrent au Maître que son emprisonnement était prévu
d’ici quelques heures, et si jusqu’à maintenant, il n’avait pas été
pris, c’était à cause de la crainte du Prêtre Suprême, qui craignait
une réaction publique de la multitude qui estimait beaucoup Jésus.
[1]
Entre autres, tous les membres composant la petite cour du Sanhé-
drin avaient été substitués et remplacés par de jeunes suppléants,
juges sympathiques à Caïphe, qui ainsi éliminait quelque adhésion
à Jésus, dans la probabilité de son jugement. Le Vieil Hanan et
Caïphe son gendre, disposèrent d’un ensemble abondant de preuves
contre lui, choisies de faux témoignages achetés au poids de l’or et
fruits des délations, obtenues sous de terribles menaces. Jésus devait
s’éloigner de Jérusalem, le plus tôt possible, car malgré l’intégrité et
la dignité des juges du Sanhédrin le jugement serait effectué sous
l’influence astucieuse et pointue de la famille de Caïphe. Personne
ne pourrait plus sauver le rabbi de Galilée, si ce n’était le Prêtre
Suprême, chose impossible, car celui-ci désirait sa mort à quelque
prix. Des sources officielles l’avaient déjà informé que Ponce Pilate
était déjà en train de se convaincre de l’échec du mouvement sédi-
tieux que les Galiléens auraient eu contre les autorités romaines.
Jésus entendit les tragiques nouvelles de Joseph et de Nico-
dème, les deux juges intègres du Sanhédrin, qui lamentaient l’im-
possibilité de voter, et il les remercia de leur affectueux intérêt. Sans
démontrer quelque peine ou ressentiment pour ceux qui voulaient
le tuer, il s’exclama d’une voix douce de compréhensif pardon:
-“Merci, mes amis! Je ne crains pas la mort, ni même la façon
dont elle viendra, parce que je vois que les hommes passeront, mais
que mes paroles resteront. Il est nécessaire que le fils de l’homme
donne le sang pour le sauvetage de l’homme même; que la soumis-
sion à la mort soit le prix et la force de la propre vie, car la lumière
de l’Esprit illumine l’ombre du corps. Mon heure est arrivée par la
[1] “et ils cherchaient à se saisir de lui; mais ils craignaient la foule, parce qu’elle le tenait pour un
prophète”.
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