Jésus, le Sublime Pèlegrin 

avec des armatures médiévales, de Grèce avec des vestes de laine, 

riches tuniques et cheveux crépus noués avec des rubans dorés ou 

des broches d’or; de l’Ouest hivernal, portant des casaques épaisses; 

du désert, couverts de peau de chameau ou de lion. Il y avait des 

hommes et des femmes pauvres, presque nus rivalisant sous des 

gestes de répulsion avec les hébreux riches, qui resplendissaient sous 

les volumineux anneaux et colliers, vêtus de fins cotons de Sidon et 

de riches ceintures pourpre du Tyr. Dans le milieu de ces gens, de 

temps en temps, brillaient les casques et les armatures des romains 

ostensifs, qui passaient par groupes, battant sur les pierres les talons 

des bottes ferrés. Des chiens de tous les types aboyaient, se poursui-

vant et flairant parmi les toiles de viande sèche et de poisson défibré. 

Les ânes et les juments inquiets par les essaims de mouches attirées 

par les ballots de miel de figues, battaient les revêtements du sol. 

La multitude transpirait et sentait mauvais, car la cité était extrê-

mement sale et il n’y avait pas de temps pour un nettoyage correct. 

Fruits et légumes pourris, répandus mille fois, se multipliaient sur les 

chaussées ou se mélangeaient au fumier des ânes et des chameaux. 

Retentissaient les sermons et les vendeurs criaient, offrant leurs 

marchandises aux étrangers, dans une compétition querelleuse et 

féroce qui exigeait l’intervention des patrouilles de soldats romains.

Jésus et les galiléens qui les suivaient euphoriques et convaincus 

que toutes ces personnes fourmillant communiquaient avec leurs 

objectifs messianiques, entrèrent par la rue des Epices, où dans un 

cri infernal, des juifs se servaient de petits moulins et pierres polies, 

écrasant des graines piquantes et odorantes, moulant du cumin 

romain et arménien, du piment d’Inde, noir et aromatique, des noix 

d’Egypte et d’Arabie, et des racines provenant de toutes les parties 

de la Palestine.

La foule surprise, reculait donnant passage à cette procession 

intempestive de créatures mal vêtues et poussiéreuses, qui faisait 

un énorme vacarme autour de son Maître et le festoyaient avec 

des feuilles de palmiers. Les étrangers se montraient admiratifs, 

certains qu’il s’agissait de quelque cérémonie régionale ou peut être 

de groupes de participants des festivités de la Pâques, qui arrivaient 

euphoriques dans la bruyante capitale de la Judée.

Mais les citoyens hiérosolymitains riaient et se divertissaient 

avec plaisir en reconnaissant les galiléens engagés dans quelque des-

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