Ramatís

Jésus se maintint silencieux, durant toute la conversation, 

devant la censure de ses parents et frères fortement influencés par 

Ephraïm, lesquels paraissaient le juger dans un tribunal domestique. 

Il se montra résigné, car là commença réellement ses douleurs et 

ses passions, dans la forme de ces censures, insultes et menaces de 

ses propres familiers. Il était épuisé, pauvrement vêtu et son visage 

ne cachait pas la tristesse de l’absence d’affection de ses propres 

consanguins, qui ne pouvaient pas le comprendre quant à son 

dévouement passionné pour le bien de l’humanité. Il est certain 

qu’aucun ressentiment ne se faisait dans son cœur magnifiquement 

bon, car il comprenait parfaitement qu’ils ne fussent pas dans des 

conditions spirituelles suffisantes pour vivre une existence libre 

des intérêts et des passions. A peine Thomas, son oncle, frère de 

Marie, qui fréquemment conversait avec Jésus et se révéla toujours 

un compagnon inconditionnel jusqu’aux derniers jours, chercha à 

le justifier devant les autres frères, cousins et cousines, craintifs de 

l’hostilité de Jérusalem. Thomas son frère plus petit, dans un élan 

d’enthousiasme et contrariant la volonté des plus anciens, ici même 

jura qu’il accompagnerait Jésus jusqu’à Jérusalem et l’aiderait à 

divulguer les principes de l’œuvre chrétienne.

Jésus se reposa deux jours au sein de son foyer, car il prétendait 

anticiper son voyage pour Jérusalem une semaine avant Pâques. 

Malgré l’hostilité de ses parents les plus exaltés, il bénéficia d’un bon 

lénitif de la part de ses sœurs, principalement Anna, qui lui était 

très affiliée. Elles le traitèrent avec beaucoup de soin, comme il est 

propre aux sentiments doux et accessibles des femmes, finissant par 

s’intéresser à ses idées et lui souhaitant une réussite à Jérusalem. Il 

est certain qu’elles ne pouvaient pas comprendre le sens mystique 

et profondément spirituel de son œuvre messianique, engagée sans 

quelque objectif utilitaire. Dans le doux colloque avec ses chères 

sœurs et sa mère, qui fortement influencée par Ephraïm désapprou-

vait la poursuite des prédications, Jésus se reprit de son émotivité 

abattue et le courage se remontra sur son visage. Marie aussi fut 

commotionnée après avoir entendu les douces paroles de son fils 

chéri et la dramatique narration que signifiait cette marche à Jéru-

salem pour la consolidation du Christianisme libérateur des péchés 

humains. Ce n’était pas une femme de grands recours intellectifs, 

mais elle possédait les meilleurs sentiments du monde. Pour cela, 

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