Jésus, le Sublime Pèlegrin 

la réception frigide des hiérosolymitains,

[3]

 toujours sarcastiques 

envers les idées et les engagements des galiléens, ou être le motif de 

sarcasmes à affronter en public, les religieux durs de cœur, cepen-

dant habiles et astucieux jongleurs des lettres et des sophismes. Sans 

aucun doute son œuvre serait détruite à Jérusalem, avec de sérieux 

préjudices pour le futur, au cas il reviendrait à Nazareth frustré et 

humilié. Thomas prudent et pondéré, considéra que l’aller de Jésus 

vers Jérusalem était une dangereuse aventure, car il circulait des 

rumeurs qu’il serait pris en arrivant à la ville et peut-être qu’un 

ordre de capture avait été déjà expédié.

Le Maître devint pensif devant les pondérations raisonnables 

et sensées de Thomas, car s’il ne craignait rien quant à sa propre 

vie, cependant beaucoup l’affligeaient d’un destin précaire de cette 

œuvre à coups de renoncements, amertumes et de persévérance. 

Rien ne l’attirait dans le monde matériel, dont les sensations et les 

plaisirs ne faisaient jamais vibrer sa sensibilité psychique avancée, 

mais il hésitait à prendre quelque décision, espérant rencontrer à 

Jérusalem le combustible adéquat pour enflammer l’étincelle de 

foi et de courage qui menaçait de s’éteindre dans le coeur de ses 

disciples et amis. Enfin, il n’apercevait pas d’autre alternative en 

dehors que d’aller prêcher l’Evangile à Jérusalem, ce qu’il se figurait 

être le dernier espoir pour réussir à atteindre le stimulus rénovateur 

désiré de ses adeptes.

Décidé, il réunit ses fidèles et Il leur transmit la bonne nouvelle 

de son aller à Jérusalem, non pas comme visiteur, mais pour aller 

prêcher là-bas durant les fêtes de Pâques, sur les places, dans les 

synagogues, les écoles, et peut-être sur les patios du propre temple, 

où discouraient avec le peuple les plus fameux orateurs de Judée. 

La nouvelle heureuse, galvanisa ses disciples et enclencha le plus 

vibrant enthousiasme dans la foule qui le suivait à la recherche 

d’avantages matériels. Le “Royaume de Dieu” et le trône d’Israël 

étaient proches, car Jésus se décida à entreprendre la si espérée 

marche vers Jérusalem. L’allégresse fut contagieuse; un souffle réno-

vateur et puissant vitalisa jusqu’aux plus pessimistes.

Devant la maison d’Ezéchiel, la multitude proclamait son 

enthousiasme à Jésus dans un délire de fête. Les apôtres souriaient, 

heureux, contagionnés par l’enthousiasme de la foule et faisaient en 

[3] Habitants de Jérusalem.

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