Ramatís

Jésus, jamais il n’aurait pu altérer le rythme enchanteur de ses pré-

dications, se dispenser de l’engagement de ses paraboles de douce 

pénétration spirituelle, ou d’abandonner les lacs, les monts et les 

lieux pittoresques de la nature qui lui servaient de patron poétique. 

C’étaient des sermons simples, affectifs et facilement compréhen-

sibles pour tous les auditeurs, dont les paroles s’encadraient par la 

douceur, l’espérance, et par l’amour qui abondaient de ce règne 

d’enchantement et de beauté extra terriennes.

Il n’y a pas de doute; les pauvres, les malheureux et les malades 

continuaient à le suivre docilement et avec espérance, mais il leur 

manquait les miracles convaincants, à la lumière du jour, car ce qui 

était narré sous les excès de l’imagination ne convainquait pas et 

ceci augmentait le vacillement dans la foi et dans la croyance des 

multitudes. Jésus était le prophète préféré, le rabbi adoré, l’homme 

juste et bon, mais les âmes primitives comme les enfants, rapide-

ment se fatiguaient, lorsqu’ils étaient soumis à la discipline sévère 

ou aux normes de bonne conduite, qui n’engendraient pas des com-

pensations immédiates. De très nombreuses fois, Jésus leur avait dit 

que “Dieu alimentait les petits oiseaux et vêtait les lys des champs”, 

et l’on croyait qu’Il le ferait aussi avec ses enfants. Cependant pour 

ces esprits intéressés, préoccupés exclusivement par leur propre des-

tin, esprits soumis encore aux épreuves karmiques de la pauvreté, 

de la douceur et de l’humilité, il allumait chez eux la foi titubante, 

de ce qui fut visible, positif et immédiat. Bien évidement, le Maître 

devrait mobiliser de nouveaux recours, un tant soit peu attrayants 

pour maintenir ces personnes dans le même diapason d’encoura-

gement et de confiance dans ses paroles et espérances dans le futur.

Mais ses providences n’arrivèrent pas à se concrétiser à temps, 

car le mois de mars arriva à sa fin et il fut crucifié quelques jours 

après, au commencement d’avril, un vendredi proche de Pâques. 

Cependant, assiégé par ses apôtres et principalement par Pierre, 

qui aussi se laissa impressionner par l’opinion de centaines de par-

tenaires de la cause chrétienne, Jésus se laissa aller par une étrange 

impulsion occulte et résolut de les attendre, suivi pour Jérusalem 

et là il prêcherait sa doctrine durant les festivités de Pâques. Il 

résista toujours quant à ce voyage pour Jérusalem qu’il considérait 

comme un événement prématuré pour ses prédications imprégnées 

de poésie et d’enchantement des provinces de Galilée. Il craignait 

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