Jésus, le Sublime Pèlegrin 

inné, qui savait former les multitudes par la force hypnotique de ses 

idées et par l’éloquence de ses paroles. Il était évident que personne 

ne pourrait résister à Jérusalem, au verbe enflammant du rabbi s’il 

acclamait en commun tous les juifs pour la tentative historique d’ex-

pulser les romains et de détrôner Hérode. Et il concluait que Jésus 

lui devrait cette journée victorieuse et certaine et que lui, Judas, 

courageusement n’hésiterait pas à agir par sa propre initiative. Ce 

serait un service précieux rendu au Maître et à la cause, ce que 

jamais Jean, ni Pierre ne pourraient supporter.

QUESTION: Comment Jésus procéda-t-il pour modifier cette situation épi-

neuse parmi ses propres disciples et partisans, qui se montraient chaque fois plus 

indifférents ou découragés, en raison de la routine des pérégrinations par la Judée?

RAMATÍS — Ayant reconnu l’infiltration de sentiments de 

discorde, d’hésitation et d’incommodité parmi ses fidèles amis et 

partisans, ce qui, par la suite rendrait difficile le rythme productif 

des prédications évangéliques, Jésus se préoccupa réellement de ce 

grave problème. Sans aucun doute, son œuvre souffrirait de sérieux 

dégâts si la dissidence, la jalousie ou les dissensions devenaient 

publiques et servaient d’exploration captieuse aux ennemis de la 

cause chrétienne. Entre autres, le sacerdoce de Jérusalem, n’ad-

mettait pas uniquement les idées révolutionnaires de Jésus, mais 

il se montrait aussi jaloux de ses prédications chaque fois mieux 

accueillies par un peuple nombreux et enthousiaste. Caïphe avait 

ordonné une sévère vigilance sur le rabbi de Nazareth, exigeant un 

récit quotidien de tous ses faits et gestes et conseillant à ses sbires 

que tout soit fait pour l’inculper, le plus brièvement possible, devant 

les autorités romaines.

Ainsi, Jésus chercha à mettre une solution au problème de la 

vie en commun de ses disciples, auscultant leurs difficultés et leurs 

obligations envers la famille et les autres devoirs prosaïques du 

monde. Il se réserva les travaux les plus urgents aux célibataires, 

désengageant les mariés pour répondre avec plus de fréquence aux 

problèmes de leur famille.

Ensuite, il se mit à réfléchir quant à la façon de modifier la 

forme de ses prédications évangéliques maintenues pendant trois 

ans, afin d’aviver l’âme de tous ses fidèles.

Cependant, malgré la sagesse et les sentiments si élevés de 

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