Jésus, le Sublime Pèlegrin
Jésus a divulgué sur Terre, il y a deux mille ans, était encore préma-
turé pour quelque nation différente de la Palestine, dont le peuple
était fanatiquement religieux dans sa foi absolue. Cependant, là se
produisit déjà une influence ésotérique des Esséniens, car ils vivaient
retirés dans des grottes et isolés dans des monastères, et leurs idées
et leurs sentiments étaient parfaitement similaires au principe du
Christianisme. Ils se transmettaient d’homme à homme, produisant
silencieusement le climat électif pour la fructification des semences
du sublime Evangile. La moisson chrétienne était déjà avec la terre,
prête pour la plantation et la garantie pour la germination à travers
“l’engrais” essénien. Là on y prêchait l’idée supérieure de l’amour
à Dieu et à autrui; on y recherchait l’immortalité de l’âme et l’on y
étudiait la réincarnation, l’on censurait la Guerre, le vol, l’explora-
tion, l’avarice, la haine et la vengeance. On y cultivait la bonté, le
pardon, le renoncement et le sacrifice de la propre vie; l’on y faisait
vœux de rectitude et de service au prochain, l’on protégeait les
enfants, l’on aidait les personnes âgées et les malades, l’on enseignait
le respect d’autrui et le culte exclusif des biens de l’Esprit Supérieur.
Il devenait, bien évidemment, important que ce groupe
d’hommes, cultivant isolément toutes les vertus supérieures de
l’Esprit, fut une espèce d’ambassade spirituelle qui descendrait sur
la Terre pour recevoir le Messie, lequel, alors donnerait une forme
objective et didactique aux mêmes principes que les Esséniens
cultivaient et il les cimenterait avec la substance de son propre sang.
Quel autre peuple ou confrérie humaine offrirait-il des conditions
plus électives et inspiratrices à l’Agneau de Dieu que le juif avec
sa foi et les Esséniens avec leur sagesse spirituelle? Les romains, les
grecs et les égyptiens vivaient afférés quant à eux à leurs dieux de
goûts si épicuriens.
Dans ces civilisations pullulaient les credo, les sectes, les intérêts,
et les caprices, qui désunissaient les créatures et les empêchaient de
se dévouer à une doctrine si simple, humble et populaire comme
était le Christianisme. Les romains offraient des contributions à
leurs dieux, appelant pour qu’ils satisfassent leurs caprices, les désirs
et les passions intéressées. Les grecs perdaient un précieux temps
dans les spéculations philosophiques des interminables “pourquoi”
et dans la verbomanie des subtilités irrévérentes. Les Egyptiens,
fanatisés dans le culte d’Osiris, faisaient de la mort qui libère un
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