Jésus, le Sublime Pèlegrin
Moïse. Son rôle de rabbi était à peine d’expliquer avec la même
clarté, ou même sous une touche d’opinion personnelle, les concepts
de la religion dominante, mais sans les déformer ni les démentir.
Entre autres, Jésus affaiblissait le “mystère” de la religion que
quelques hommes astucieux comme les renards, évitaient d’expli-
quer au peuple ignorant et stupide. Il enseignait tout très facilement,
exposait en public les délicates facettes de la spéculation initiatique
des temples et des plus complexes tabous, les transformant en jouet
d’enfant. La compréhension de l’immortalité devenait chaque fois
plus simple parmi le peuple rude et inculte, qui comprenait facile-
ment le généreux rabbi. Il évitait les argumentations théologiques,
les exhortations arides et kilométriques. Il ne recourrait pas aux
cadres des ténors dans l’objectif de valoriser son oraison. Il décrivait
le “Royaume de Dieu”, avec les paroles et les images connues par les
gens simples; c’étaient des symboles de la propre vie humaine dans
les plus claires comparaisons objectives. Là il faisait allusion au grain
de moutarde, à l’épi doré, à l’ivraie et le bon grain, par là aux talents
enterrés, au ferment qui fait pousser, à la perle de grande valeur,
au filet du pêcheur; par ici, ses leçons, ses apologues et aphorismes
tournaient autour du fils prodigue, des festivités du fils du Roi, du
bon Samaritain, du riche et de Lazare, du juge inique, des esclaves
inutiles ou des travailleurs de la vigne. Tout de façon très claire, inci-
sive et émouvante, facile à être divulgué par les plus habiles illettrés
et compris par les plus obtus.
Mais nous le répétons, tous n’acceptaient pas Jésus, malgré sa
gentillesse, sa douceur et sa sublimité, car à cette époque les inté-
rêts humains, tout comme il arrive encore de nos jours, divisaient
les créatures en conformité avec leurs objectifs égoïstes ou leurs
passions. Le royaume que le Maître prêchait, demandait au com-
mencement, l’abdication de l’intérêt égoïste et de l’utilitarisme du
monde; il insistait sur l’humilité, dans la cession des biens en faveur
des plus nécessiteux, chose qui ne pouvait pas être bien accueilli
par les avides, les cupides et les spéculateurs, ennemis millénaires
de quelques réformes sociales. Tous les galiléens ne se soumettaient
pas aux enseignements de Jésus, parce qu’il ne voulaient pas porter
préjudice à leurs intérêts, ni s’intégrer dans le concept évangélique
de ce qu’ils entendaient.
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