Ramatís

lois des manuscrits orthodoxes et qui ne se réconciliaient pas avec la 

prédication libre et talentueuse de Jésus. Des protestataires séniles 

qui montraient les vices à la lumière du jour sous la parole magique 

du jeune prêcheur de Nazareth. Désespérés, ils empoignaient au 

coin de la synagogue de volumineux et très anciens manuscrits 

pour justifier leurs prédications orthodoxes et le dogmatisme de 

leurs paroles vides. Les fidèles entraient et sortaient du sanctuaire 

local aussi ignorants comme ils vivaient tous les jours, à la ressem-

blance de ce qui aujourd’hui survient avec les croyants modernes, 

qui font des temples religieux des expositions de modes ou à peine 

des expositions de foi pour l’effet de concept public. Le rabbi Jésus 

était porteur d’idées révolutionnaires, expliquant l’existence d’un 

Dieu incompatible avec l’obstination, le fanatisme et les spéculations 

religieuses du peuple. Ceci était la subversion de toutes les coutumes 

religieuses et traditionnelles du passé jusqu’à l’abdication de la viri-

lité judaïque, car il arrivait à conseiller la “non violence” contre les 

romains.

Quelques uns de ses parents, voisins et amis, s’alliant à ceux qui 

possédaient des intérêts dans la prolongation d’une situation d’utili-

tarisme personnelle et couverte par la fausse religiosité, ne voyaient 

pas aussi de bonne augure Jésus avec ses prédications si libérales, 

dégagées des préconcepts millénaires. Il contrariait la propre tra-

dition d’attachement intime du sanctuaire, une fois qu’il prêchait 

ouvertement en public près des collines, des lacs, affaiblissant le 

pouvoir religieux et la force sacerdotale centralisés dans des dogmes 

religieux. La nature était son unique église, car il prêchait tout aussi 

bien au peuple au sommet d’une colline, sous le feuillage d’un arbre, 

au bord des rivières et des lacs, comme de la poupe d’un bateau de 

pêche. Ses sermons étaient clairs, simples et sans mystères, ce qui 

ne plaisait pas aux sacerdoces qui s’emportaient sur les pupitres, 

agitant l’atmosphère des synagogues par des exclamations de haute 

voix délibérée sur le public.

C’était un contre sens qu’un jeune homme sans apparats sacrés 

dans les temples et sans formations disciplinaires de l’entendement 

mosaïste, qui au lieu de se contenter d’une modeste fonction de 

rabbi itinérant, exposait des solutions fréquentes parmi le peuple, 

pouvant miner les bases de la Torah, substituant des thèmes, des 

préconcepts et des règles dictées par le grand législateur que fut 

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