Jésus, le Sublime Pèlegrin
jusqu’à Samarie, sans traverser le Jourdain ou la mer de Galilée. Ses
disciples l’entouraient de soins et à tout moment ils cherchaient à le
préserver du soleil, couvrant sa magnifique tête par quelque châle
de soie, comme était la coutume locale. Quelques fois il chevauchait
sur un âne, ou une mule docile, assis sur un coussin mou tissé par
quelque femme attentionnée, fidèle et sympathisante de ses idées.
En général, il faisait ses prêches, lors du coucher du soleil lorsque
se nuançaient les couleurs, car il aimait allier l’effet polychromique
à l’arôme de la Nature, à la douceur et à la poésie de ses paroles
affectueuses. Il appréciait parler du haut des petites collines, lorsque
ses disciples, amis et fidèles s’accommodaient à ses pieds, assoiffés
de la douce espérance du message qui leurs annonçait le tant espéré
“Royaume de Dieu”. D’autres fois, il partait directement vers un
petit village plus proche, rendant heureux le foyer où il était reçu,
participant à la modeste pitance et émouvant les cœurs de ses
hospitaliers par des paroles de courage, de joie, de consolation et
d’espérance dans le futur.
Les femmes et les enfants l’entouraient avec une particulière
affection, car la douceur qui émanait de Jésus était comme un séda-
tif aux âmes simples, bonnes et candides. Il chérissait les enfants
qui étaient sans affection et avec le plus profond sentiment d’amour,
désengagé, de causer quelques effets favorables dans l’esprit de ses
hospitaliers. Il voyait toujours chez l’enfant, le symbole du citoyen
du “Royaume de Dieu”, dans lequel le sourire fertile, le maintient
innocent, les réactions spontanées et sincères reproduisaient les
vertus naturelles de l’homme sublime. Il était aussi de son habitude
de traiter avec soin les oiseaux et les animaux, n’hésitant pas à se
pencher au sol et secourir le reptile ou l’insecte vénéneux, l’éloi-
gnant du chemin ou il serait malheureusement écrasé. Spontané et
sincère, indifférent à la critique et à l’opinion publique, ses gestes,
paroles et actes étaient sans mièvrerie, reflétant clairement son esprit
angélique, incapable de quelques sophismes ou action astucieuse.
Les maisons que Jésus fréquentait étaient envahies par la
multitude voisine. Les créatures s’aggloméraient aux portes et aux
fenêtres, avides d’entendre le rabbi de Galilée tisser ses fameuses
paraboles d’enseignements simples et compréhensives aux propres
enfants. La Paix du Seigneur était mise sur le toit du foyer où il prê-
chait la “Bonne Nouvelle” d’espérance et d’amour qui émouvait les
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