Jésus, le Sublime Pèlegrin 

médiumnique du monde spirituel. Au loin, la mer de Galilée bril-

lait, ondoyant les flammèches flamboyantes, qui se fragmentaient 

devant les reflets du soleil. Les pêcheurs préparaient les filets pour 

l’aube et les barques tâchaient la superficie de l’eau avec des tons 

colorés, depuis l’indigo jusqu’au jaune clair. La brise caressante qui 

descendait des côtes de Nazareth, déplaçait légèrement les petites 

embarcations et aussi agitait les cheveux soyeux de Jésus.

Jésus croisa les mains sur sa poitrine et ferma les yeux. Un 

long soupir d’une infinie nostalgie flua de son cœur. Le silence du 

soir magnifique de couleurs, de parfum et de poésie, le ciel garni de 

lumière crépusculaire descendant sur les couronnes verdoyantes des 

cyprès et des cèdres sveltes, accentuait les tons de pourpre, d’or et 

de rose sur la fameuse scène de Galilée baignée par le Soleil du Soir. 

Cela rappelait peut-être le paysage rêvé par Jésus. C’était la forme 

attractive et suggestive, échantillon du Paradis, faisant naître de son 

âme, la douceur, l’amour et la paix de l’esprit.

Alors le Divin Ami de l’humanité se laissa glisser, lentement, 

les genoux à terre.

Et abandonné sous le doux tapis de cailloux et de fleurs, les 

mains postées dans une attitude de prière, il leva les yeux vers le 

Haut et de son âme s’entrouvrit pour le Seigneur, dans un auguste 

appel, où la volupté du sacrifice se confondait avec le plus pur et 

exalté Amour pour le genre humain.

-Père! Que votre volonté s’accomplisse en moi jusqu’à la der-

nière goutte de mon sang!

C’était son premier aperçu conscient de son holocauste sur le 

Calvaire; intuition vive du motif principal de sa vie dans la matière 

et que l’archange Gabriel, son guide, approuva dans ce moment si 

rempli d’extase et de syntonie spirituelle pour lui souffler la proxi-

mité des pas messianiques. De cet instant, vers l’avant, se définira 

un objectif et se projettera l’idéal qu’il portait du berceau et qu’il 

consuma durant la vie physique. L’”aiguille” de son cœur pointa 

vers le Nord du Calvaire et il ne garda pas de doute que son œuvre 

exigerait le sacrifice de sa vie en échange du sauvetage des hommes.

Le jour suivant, lorsqu’il descendit de la pente vers les marges 

du Tibériade, Pierre accepta son invitation et abandonna les filets 

de pêche pour le suivre. C’était vraiment les premiers pas de sa Pas-

sion, dans l’accomplissement de la volonté du Seigneur.

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