Jésus, le Sublime Pèlegrin 

le matin et fane le soir”.

Marie Madeleine n’aurait jamais pu induire Jésus à une passion 

transitoire de la chair, car dans son incomparable honnêteté, jamais 

il n’aurait cédé en donnant son amour pur et pieux pour les uns et 

moins pour les autres. Sa famille et ses amis, disciples et adversaires, 

pécheurs, bourreaux et traîtres, il les réunit plus tard, en esprit en 

haut de la croix, les identifiant tous dans une seule phrase, dans 

lequel se résume son plus véhément sentiment spirituel de tendresse 

pour le genre humain en s’exprimant ainsi; “Père! Pardonne-leur 

parce qu’ils ne savent pas ce qu’ils font”!

Marie Madeleine, esprit intelligent, cultivé et sensible ne 

tarda pas à percevoir, qu’en face de la nature angélique de Jésus, 

il n’y avait pas de combustible dans son cœur qui puisse alimen-

ter quelque passion de nature charnelle. Pour cela, dans un effort 

héroïque de renoncement absolu, elle suffoqua les brasiers passion-

nés de son cœur et les sublima, les brûlant dans le feu du sacrifice 

et de l’abnégation fraternelle, commençant à se dévouer au Maître 

et oubliant l’homme.

QUESTION: Pourriez-vous nous donner quelques aspects des motifs ou des 

sentiments qui agirent avec tant de véhémence chez Marie Madeleine, au point qu’elle 

abandonna tout ce qui lui était sympathique et valeureux pour s’en remettre à la 

commande de Jésus?

RAMATÍS — Marie Madeleine était un esprit généreux et 

noble, qui, depuis très longtemps se sentait écœurée des plaisirs 

inférieurs de la chair, désirant rencontrer un amour pur, sans 

passion égocentrique, un cœur ami auquel elle puisse confier ses 

amertumes, ses rêves défaits et son anxiété spirituelle. Elle savait que 

ses courtisans les plus fidèles, les plus passionnés et jaloux n’étaient 

autres que des hommes lubriques, égolâtres et violents, qui après 

leurs douceurs et désirs, la rejetaient en l’abandonnant sur la voirie 

des parias du monde. Ils gardaient en eux un désir de vengeance, 

parce que les araignées qu’ils lui avaient données de leur amour 

avaient réussi à poids d’or et de servilisme, quelque chose d’humi-

liant pour leur amour propre masculin.

Son corps splendide, ses charmes, sa noblesse de femme culti-

vée et sa manière personnelle déclenchaient les jalousies, les pas-

sions et la convoitise parmi ses contemporains et parmi les propres 

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