Ramatís

le confondre dans sa prédication. Il est vrai que Marie Madeleine 

arriva même à réveiller une affection extrême en Jésus, et l’on per-

cevait chez lui un certain plaisir humain à la voir.

Cependant, jamais Jésus ne l’aima physiquement, car sa portée 

morale et sa fidélité à l’œuvre chrétienne, qui était son rêve doré 

dans le monde, l’éloignaient de quelque objet vulgaire du monde. 

Il n’y a pas de doute qu’il ne tarda pas à s’apercevoir qu’elle avait 

été victime de sa propre imprudence, car elle commença à l’aimer 

de façon désespérée et ardemment. Mais Jésus se décida à vaincre 

cet amour si tentant et de la sauver de sa vie impure et délictueuse, 

l’aidant à vaincre la passion embrasée, en échange de tendresse 

fraternelle. Epuisée des faussetés de ses plus ardents admirateurs, 

qui surtout convoitaient ses charmes féminins et ne seraient jamais 

aussi nobles et désengagés que Jésus, elle ne put maintenir cet 

étouffement abrasant de la créature humaine, encore incapable de 

sentir les émotions supérieures du règne impondérable de l’esprit. 

Mais cette passion moins digne des premiers jours, ne tarda pas à se 

transformer dans le sentiment le plus pur de l’idolâtrie spirituelle, la 

convertissant inconditionnellement au messianisme rédempteur de 

l’œuvre chrétienne.

Jésus, entité qui avait déjà dépassé l’illusion de la forme 

humaine, dont la descente sur Terre lui coûta un immense sacrifice 

spirituel, ne pourrait jamais s’émouvoir ou se fasciner par la beau-

té et par les enchantements de quelque femme, qu’il considérait 

comme une sœur digne d’être heureuse. La vie matérielle ne réveil-

lait chez lui aucune impression ou désir anormal, parce qu’au tra-

vers des choses du monde physique, il entrevoyait l’esprit éternel qui 

la maintenait. La créature la plus belle en face de lui était à peine 

une instrumentation vivante, dont les pièces constituées d’atomes, 

de molécules et de cellules, étaient uniquement dignes d’un exa-

men technique et non pas convoiteur. Chaque homme et chaque 

femme ne sont autres qu’une instrumentation provisoire agissant 

momentanément dans le monde matériel, afin que l’esprit purifie 

sa sensibilité psychique et développe la conscience éternelle. Esprit 

“auto réalisé”, seigneur de toute la trame de l’existence physique 

et de la planification spirituelle de l’Espace, son cœur ne se secoua 

jamais sous l’action intempestive de la passion humaine, car comme 

le disait Bouddha, “La passion est comme la fleur qui s’entre-ouvre 

216