Jésus, le Sublime Pèlegrin 

nocturne ou l’infaillible natte enroulée, près du mur dans l’attente 

de l’hôte retardataire.

Entre autres, le climat doux et stable de la Galilée dispensait la 

nécessité de construire des maisons compliquées ou de disposer de 

recours protecteurs plus adéquats aux régions tristes et pluvieuses. 

A Nazareth il y avait un calme perpétuel et propre à la nature 

enchanteresse, favorable à la cueillette, à la floraison printanière 

et à la propre vie humaine. Les soirées ensoleillées, sous le souffle 

odoriférant du vent intermittent qui montait des collines de fruits 

parfumés, étaient une douce invitation au repos euphorique et à la 

contemplation, vertus que Jésus révéla toujours dans sa pérégrina-

tion messianique. Le soleil festif, le paysage splendide et le vent par-

fumé rempli de suavité et de caresses, prédisposaient les créatures 

pour un détachement spirituel. Sous une telle suggestion poétique, 

les bons sentiments émergeaient de l’âme, faisant que les créatures 

oubliaient les blessures quotidiennes et les vicissitudes communes.

Nazareth, comme un morceau de ciel entr’aperçu par le coté 

soulevé d’un rideau sidéral, n’incitait pas à la colère, le désespoir, 

l’avidité l’égoïsme, et la vanité des hommes; mais les laissait satisfaits 

et sereins, devant ce don si généreux de la nature. C’était une sug-

gestion édénique incessante, qui réveillait chez les galiléens l’esprit 

d’accueil, l’affabilité, la sincérité, le service fraternel et l’intérêt pour 

répondre aux douleurs et aux préoccupations du prochain.

Le ciel très clair, avec des reflets émeraude sur la voûte céleste 

azur baignée par le soleil rutilant, tachait d’un rose lilas et d’or lui-

sant, la crête des monts parsemés de neige. Nazareth sous cette fac-

ture de lumière et de couleurs, paraissait une enchanteresse colombe 

posée entre la végétation et les fleurs fascinantes, dont le nid était 

formé par la concavité des montagnes sereines de la Galilée.

Dans le fond des jardins des résidences judaïques, les palmiers 

agitaient leurs branches vertes, faisant comme des signes d’amitié 

aux voyageurs récemment arrivés. Les palmiers étaient les arbres 

qui faisaient partie intégrante de la vie des juifs, dont ils profitaient 

de l’ombre pour y consommer une partie de leur existence. Là, ils 

y travaillaient, vivaient, étudiaient et avaient leurs repas, inclusive-

ment leurs oraisons, dans les jours de fêtes et de grâces.

Les juifs plus prospères avaient bon goût: ils appréciaient leurs 

jardins bien cultivés et faisaient de cela un motif d’engagement spi-

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