Jésus, le Sublime Pèlegrin
frirait, au cas où il recourut dès le début à l’intellect des hommes au
lieu de leur parler directement par le cœur. Ses premiers disciples
devaient être des créatures décomplexées par des émotions à fleur
de peau, tout comme les petits enfants, “Parce que pour eux est le
royaume des cieux”. Artiste divin, travaillant il y a deux mille ans
avec un matériel si déficient comme le pêcheur, le paysan, le publi-
cain et la prostituée, Jésus sculpta dans la chair humaine, les figures
monumentales d’un Pierre, Jean, Mathieu, Jacques, Madeleine et
les autres. Seulement après que le cœur des simples consolidât la
base du Christianisme et que s’enforcît la base, la Haute Spiritualité
alors recourut, plus à proprement à l’intellect, appelant au mouve-
ment libérateur chrétien, la figure de Paul de tarse. Même Joseph
d’Arimathie, Nicodème et Gamaliel, hommes de cultures et sommi-
tés à l’époque, jouissaient de certaines croyances ensembles avec le
Maître, parce que sympathiques à la doctrine des Esséniens
[2]
où ils
étaient déjà humbles d’esprit.
Sans aucun doute, il nous revient de reconnaître que la même
doctrine, dont Jésus fonda les bases sur la rudesse et la simplicité
d’un Pierre, dans la sublimation de Madeleine et dans la simplicité
d’un Mathieu, plus tard, généra un Augustin, disciple passionné de
Platon, et dont l’éloquence, en exposant la Théologie Chrétienne,
secoua Rome et Carthage; et encore, le plus grand philosophe de
l’Eglise, comme fut Thomas d’Aquilin, un des plus grands génies du
Moyen Age dans la propagande du Catholicisme.
Mais prévoyant aussi le danger de l’intellect s’éloignant de
trop et ensuite formalisant l’Evangile au-dessus du cœur humain,
aristocratisant en excès le clergé responsable de l’idée chrétienne,
la Haute Spiritualité recourut alors au même esprit qui a été Jean
et le fit renaître sur Terre pour vivre en la figure admirable de
pauvreté et de renoncement qui fut celle de François d’Assise. Ainsi
la chaleur cordiale du sentiment purifié et l’abnégation aux biens
transitoires du monde, vécues par le frère François d’Assise, réacti-
vèrent nouvellement la force cohésive et puissante qui cimenta les
bases du Christianisme dans les activités simples des pêcheurs, des
paysans, des publicains et des personnes de mauvaise vie. Dans la
communauté de la propre Eglise Catholique, transformée en un
[2] Note du réviseur: Esséniens ou thérapeutes, dont la fraternité perd ses racines sen dehors des
civilisations déjà connues comme les prophètes blancs, pour lesquels la réincarnation et la Loi du
Karma étaient des sujets familiers.
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