Jésus, le Sublime Pèlegrin 

Le maître ne fuyait pas le contact quotidien avec tous les habi-

tants des lieux, bien qu’il préférât rester éloigné des discordances, 

des querelles et des discutions de tous ordres. Au lieu d’attiser le feu 

sur les conflits et les oppositions religieuses, il interféra par la parole 

amoureuse et sincère au dessus des préconcepts, des habitudes et des 

traditions de races et de religion. Grâce à sa sublime compréhen-

sion spirituelle, il réussissait à harmoniser la compréhension sur les 

thèmes exposés et contentait les deux adversaires, en défaisant les 

tempêtes du personnalisme humain comme réduisant les passions 

des opposants. Les conflits les plus violents perdaient de leur ardeur 

et affaiblissaient l’animation des querelles dès que l’on apercevait 

l’approche de Jésus.

Les langues, les dialectes, les dévotions et les coutumes diffé-

rents de leurs contemporains les faisaient être considérés comme la 

miniature de la propre humanité terrienne, laquelle se subdivisait en 

matière de foi, de sentiment, de religion et de politique.

Jésus méditait sur la nature humaine encore si animalisée et 

ignorante de son insatisfaction, de son avarice, de sa cruauté, de 

sa cupidité, de son amour propre et de son orgueil de race. Ses 

passions et ses désirs incontrôlés étaient réellement les motifs res-

ponsables des mésententes entre les hommes, lesquels, ainsi et tels 

les animaux se montrant inoffensifs lorsqu’ils sont bien alimentés, 

satisfaits, et qu’ils jouissent d’une santé et d’une satisfaction en leur 

instinct sexuel.

Et le maître devenait triste en vérifiant que l’homme avait 

besoin de si peu pour être heureux, lui suffisant seulement d’emma-

gasiner le désir cupide et de domestiquer les passions violentes pour 

qu’il puisse être plus chanceux et substituer les plaisirs transitoires 

de la chair pour les plaisirs durables de l’esprit. Alors il se proposa 

à enseigner à la créature humaine, lui transmettant un peu d’aven-

ture spirituelle, quel était son état normal d’âme. Ici en Galilée il 

apercevait les représentants des principales races du monde, dont les 

hommes étaient les porteurs de toutes les passions, de tous les vices 

et de toutes les intrigues. Ensemble avec quelques vertus bienfai-

santes, il se manifestait chez eux, tous les types de péchés humains, 

motif pour lequel la Galilée alors paraissait le réceptacle vivant des 

espèces représentatives de l’humanité.

Jésus savait très bien de l’inutilité et de l’inopérance des traités 

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