Jésus, le Sublime Pèlegrin 

tique occidentale moderne. Cependant, aucune autre nation n’a été 

aussi pure dans sa foi envers Dieu et si préoccupée avec le royaume 

spirituel de l’âme. Conformément à ce que nous pouvons nous 

souvenir, Abraham lorsqu’il décide de tuer son propre fils, à peine 

parce que Dieu l’exige, représente allégoriquement la soumission 

inconditionnelle, que le peuple hébreu manifestait à son créateur. 

Néanmoins, bien que cela vous paraisse des soumissions absurdes 

et jusqu’à condamnables pour l’esprit libéral et scientifique de votre 

époque, elles attestent des liens à l’inégalable fidélité et au sentiment 

de ces gens envers les pouvoirs supérieurs. Aucun autre peuple 

n’aurait pu reproduire chez ces pêcheurs illettrés et ces rudes pay-

sans, qui sortirent vers le monde pour prêcher une nouvelle étique 

contraire à leur propre morale ethnique et traditionnelle, alors que 

paradoxalement votre propre humanité, si évoluée, n’arrive tou-

jours pas à assimiler un si haut patron, ni même l’Evangile qu’ils 

prêchèrent. La race qui présenta un Isaïe, un Jésus de Nazareth, un 

Pierre, un Paul de Tarse, un Timothée ou une Maria Magdalena, et 

la pléiade de martyrs trucidés après dans les cirques romains, bien 

qu’elle ait mélangé sa propre vie profane avec la divine et attribué 

des insanités à la propre “parole de Dieu”, peut avoir prêché une 

étrange morale et voire jusqu’à aberrante, dans la Bible, mais donna 

la plus grande contribution à l’humanité, car elle a été le berceau du 

Sauveur du Monde.

QUESTION: Alors, devons-nous ignorer intentionnellement 

ces aspects bibliques, qui pour nous sont moralement déformants?

RAMATÍS — N’endossons pas ces textes bibliques qui puissent 

déformer la “meilleure” morale de votre époque, mais souve-

nons-nous que les aspects immoraux de la Bible, attribués aux pré-

somptions divines, ont été révélés à la lumière du jour; et ainsi a été 

connue la vulnérabilité morale du propre peuple référent.

Il est évident que sa propre imprudence infantile à exposer en 

public, ses blessures intimes et à détailler la violence fanatique de ses 

leaders religieux, au compte de la volonté impérieuse de Dieu, stig-

matisa la tradition. Cependant entre l’immoralité, exposée dans la 

Bible, et celle de votre siècle, elle est bien petite. Le peuple cité l’ex-

posa en public, alors que l’humanité actuelle la cache habilement. 

La civilisation moderne pratique les plus abjectes et viles turpitudes, 

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