Jésus, le Sublime Pèlegrin 

posant être le messie espéré, il était certain que sa vie serait consu-

mée dans le feu du sacrifice et au dessus des illusions du monde 

terrien. Il ne se considérait pas comme le missionnaire descendu 

des cieux pour racheter les hommes, mais depuis tout jeune il vivait 

de telle façon que les hommes pussent le supposer parfaitement tel 

le désiré Messie en développement sur la face de la Terre, pour la 

gloire et la libération du peuple de Dieu.

La famille consanguine était pour Jésus à peine une opportunité 

disciplinaire, car son amour dépassait quelque limite égocentrique 

et affective de la parenté humaine pour se déverser inconditionnelle-

ment pour toutes les autres créatures. Le foyer aura été un généreux 

don de Jéhovah, le repos et l’oasis bienfaiteur dans le désert de la 

vie physique. Mais il ne pouvait pas se réduire à un amour exclusif 

et aux intérêts personnels de la famille. Son père, ses frères était un 

espace sympathique et affectif; il les aimait sincèrement, mais dans 

sa loyauté spirituelle et sans pouvoir trahir ses caractéristiques angé-

liques, l’humanité était son unique amour.

QUESTION: Finalement quelle était la disposition émotive du jeune Jésus 

avec les autres adolescents de son époque?

RAMATÍS — Jésus se reposait certaines fois, adossé à la 

colonne d’un portique de la synagogue et se mettait à examiner les 

physionomies, les gestes et les expansivités ou les comportements 

divers de ses contemporains endimanchés, comme un groupe 

de créatures heureuses. Mais seigneur du merveilleux don d’em-

pathie

[3]

, il déterminait les rêves, les angoisses, les espérances et 

les idées de ses contemporains. Tout comme chez les jeunes non 

préoccupés, leur visage présenté à celui fatigué du futur vieillard, 

dont les rides, comme les lignes graphiques, marqueraient la sta-

tistique de la souffrance de la vie matérielle. C’était la torture et 

le désengagement des rêves défaits de la jeunesse, l’épuisement de 

l’existence physique, dans lequel l’esprit s’abat de son vol heureux, 

pour se situer dans les grilles super excitantes de la chair. La flamme 

ardente qu’il voyait dans les yeux des jeunes adolescents, qui plus 

tard s’éteindrait, soufflée par les vents des désillusions, infidélité et 

douleurs, qui formaient le cortège et la cote de sacrifice onéreux 

pour l’esprit habitant le monde charnel.

[3] Empathie: capacité d’un individu de se mettre à la place des autres et de ressentir leurs émo-

tions, leurs goûts et leurs tendances.

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