Ramatís

groupe des jugeurs.

Jésus vivait ce qu’il pensait et pensait ce qu’il vivait, pour cela il 

n’avait pas besoin de laisser de compendium doctrinaires. Prévoyant 

le sophisme et l’astuce de l’homme-sans-scrupule lorsqu’il cherche 

à garantir ses intérêts exclusifs, le Maître préféra laisser les autres 

écrire pour la postérité.

Devant la confusion sur ce qu’il aurait possiblement dit, au lieu 

de la confusion sur ce qu’il aurait écrit. Quelques témoignages écrits 

qu’il aurait laissé auraient servi de prétexte pour justifier la paternité 

d’autres milliers de mystifications répandues sous son auguste nom.

QUESTION: Pour la clôture de ce chapitre sur les aspects humains de Jésus, 

pourriez-vous nous donner une image plus nette de son adolescence?

RAMATIS — Encore jeune, Jésus avait l’aspect grave et 

austère propre de l’homme âgé. Mais il était de port imposant et 

se yeux sereins, pénétrants et profonds, malgré qu’ils reflétèrent la 

mélancolie qui le dominait depuis l’enfance, étaient pleins d’une 

douceur quasi féminine. Ayant atteint les douze années d’âge il souf-

frait déjà immensément en vérifiant que parmi ses propres familiers 

et contemporains, il n’était pas compris dans son idéal messianique, 

certifiant une fois de plus le vieux diction qui dit que: “Nul n’est 

prophète dans son pays et ne fait pas de miracles”. Pris par une 

incessante ébullition intérieure et dévoué uniquement aux choses 

définitives comme les biens de l’esprit, c’était un jeune homme 

indifférent aux désirs des magnifiques femmes de son peuple qui 

souhaitaient l’avoir pour époux.

Il essaya divers métiers, les plus variés, aussi bien à Nazareth, 

qu’à Jérusalem, dans l’intention de coopérer aux nécessités de sa 

modeste famille. Cependant, il ne réussit pas à ajuster son esprit 

cosmique aux bagatelles du travail humain, ni ne supportait l’immo-

bilité de se concentrer exclusivement sur un objet qu’il reconnaissait 

dès le début, déjà fugace et transitoire. Ce n’était pas le défaut d’un 

jeune homme oisif, contraire au labeur commun et aux obliga-

tions de tout être humain, mais l’impossibilité de concentrer et de 

contraindre la force fabuleuse qui descendait sur son cerveau, lui 

exigeant l’expansivité des idées et du détachement de l’âme.

Bien qu’il ne fût pas pleinement convaincu d’être le “ Sauveur”, 

annoncé par les prophètes et espéré par le peuple d’Israël, ni ne sup-

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