Jésus, le Sublime Pèlegrin
expert dans son langage, et lorsqu’il écrivait, il stéréotypait avec
précision les caractères graphiques à l’exactitude de sa pensée, à
la poésie de son sentiment. Exact, logique et parcimonieux, il ne
rajoutait pas une virgule en dehors du nécessaire. Si un grapho-
logue moderne avait examiné ses écrits, il aurait découvert l’homme
parfait, dans lequel la rectitude, la sincérité, l’esprit de justice et
l’amour absolu se montraient harmonisés dans le tissage des phrases
limpides d’atavismes ou d’artifices superflus.
La graphie de Jésus était un tant peu nerveuse, mais révélant
une très haute sensibilité et sans perte de domination mentale des
caractères très clairs, distincts et alignés en parfait équilibre. Tout
aussi bien dans la parole que dans l’écrit, Jésus était contraire
au verbiage, à la logorrhée singulière des pseudo-savants ou des
politiques terricoles, qui tissent d’exhaustives circonvolutions à
exposer, mais se perdent dans le drame des idées plus prosaïques.
Jésus écrivait très peu, et pour une simple raison; il savait dire en
une demi douzaine de mots ce que la complication de la pensée
humaine, ne peut faire qu’en épuisant des pages étendues. Droit
dans sa pensée, dans son parler et dans son écriture, un point pris
de son écriture rappelait un mur éloigné de son soutien. Il suffit que
nous observions la précision du Sermon de la Montagne, la compo-
sition de “Aime ton prochain, comme à toi-même”, ou “Cherchez
et vous trouverez”, pour vérifier que de tels concepts évangéliques
dispensent quelque nouvel ajout d’adjectifs ou d’ornements pour la
plus grande valeur, ainsi comme l’on ne pourra jamais éloigner une
lettre de sa structure de vocabulaire.
QUESTION: Y a-t-il quelque preuve que Jésus sût écrire?
RAMATÍS — C’est justement dans un des moments les plus
importants, rappelé dans son message évangélique, que l’on observe
Jésus en train d’écrire. Devant la femme adultère, la divine main
traça dans le sable les paroles de censure révélatrice des blessures
de ces scribes et de ces pharisiens qui voulaient la lapider (jean, 8:3-
11): Que celui de vous qui est sans péché jette le premier la pierre
contre elle. Silencieusement quelques uns des plus osés persécuteurs
de l’adultère firent mention de lui jeter quelques pierres, alors le
Maître prit un morceau de bois fragile et traça sur le sol les mots
suivants: “Fourbe”, “hypocrite” et “parjure” ce qui fit reculer le
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