Jésus, le Sublime Pèlegrin 

de componction du sentimentalisme humain. Devant les scènes 

humoristiques, mais pleines de simplicité des fêtes régionales de 

sa terre natale, sa physionomie était prise d’un sourire tolérant, et 

quelques fois transversal. Mais devant les scènes cruelles, comme 

celles des enfants esclaves, aveugles et victimes des brûlures dans les 

travaux d’esclavage des fondations de Tyr, la pitié lui faisait frémir le 

corps délicat ou alors il s’angoissait, frappé par le souffle agressif de 

la méchanceté humaine. La sueur, perlait de son front et la pâleur 

lui prenait les faces, à contempler le panorama afflictif des misères 

et des atrocités du monde. 

QUESTION: Quelques investigateurs de la vie de Jésus disent qu’il était 

comme malade, même sujet aux hallucinations. Qu’il adoptait aussi une rigoureuse 

diète alimentaire. Y a-t-il des fondements dans ces affirmations?

RAMATÍS — Il n’y a aucun fondement quant aux jeûnes 

exagérés des quarante jours dans le désert lui étant attribués, il s’est 

cependant, secouru quelques fois, par le jeûne absolu, comme une 

très délicate thérapie pour conserver son esprit dans le comman-

dement de la chair. Il ne s’agissait d’aucune pratique initiatique ou 

d’obligation religieuse, mais à peine, un recours sublimé et admis-

sible chez une entité éminente que celle de Jésus, dont la conscience 

angélique dépassait les limites du supportable commun d’un orga-

nisme humain. Le jeûne libère la circulation sanguine des produits 

toxiques dans les échanges chimico-physiques de la nutrition et de 

l’alimentation, débilite les forces agressives de l’instinct inférieur, 

calme la nature animale, clarifie l’esprit et le système cérébro-spinal 

commence à être irrigué par un sang plus limpide.

Durant le repos digestif, la nature rénove ses énergies, restaure 

les organes affaiblis, active le procédé de drainage des canaux 

excréteurs, là où sont expulsés toutes les toxines et les substances 

préjudicielles à l’organisme. Il est évident que le jeûne affaiblit en 

raison de la dénutrition, mais compense parce qu’il réduit le joug de 

la chair et libère l’esprit, lui permettant des réflexions plus lucides et 

des intuitions plus certaines.

Durant l’affaiblissement organique par la souffrance, ou le 

jeûne, les facultés psychiques s’accélèrent et la lucidité spirituelle 

devient plus nette, conformément à ce que l’on vérifie chez de 

nombreuses créatures prêtes à désincarner, car elles récupèrent leur 

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