Ramatís

quelque fois à attirer d’autres compagnons plus courageux, qui l’ac-

compagnaient dans la fête aquatique. D’autres enfants derrière les 

fenêtres rustiques, les regardaient riant du jeu imprévu, jusqu’à ce 

que des frères plus âgés viennent les chercher de quelque façon mais 

ne résistant pas au contact de ses incroyables rires.

Certaines fois sa silhouette se découpait nette sous la lumière 

incandescente des éclairs. Alors, il élevait les bras et chantonnait 

joyeusement, comme s’il voulait prendre les éclairs et les apporter 

en partie à la maison. Les faisceaux électriques tombaient sur le 

sommet des collines et détruisaient la cime des arbres. Quelques 

fois, ils descendaient sur les pentes pierreuses et disparaissaient 

perforant le sol. Les cris d’allégresse de Jésus se confondaient avec 

les fulgurations, les suppliques de Jacques et d’Eléazar son oncle et 

son frère, qui l’appelaient désespérément. Bien qu’il fût un motif 

de critique de la part des voisins dépités, cet aspect déconcertant de 

l’enfant Jésus était inestimable, si euphorique sous l’eau torrentielle, 

ainsi et comme l’oiseau heureux entrouvre ses ailes, jouissant de la 

descente créée des cieux.

C’était un ange intrépide, certain que la Nature, même furieuse, 

ne pourrait lui faire quelque mal. Il savait que sous cette tempête 

bruyante d’éclairs et de rayons menaçants, l’Esprit Archangélique 

de la Vie procédait au nettoyage de l’atmosphère, recomposait le 

plasma créateur, carbonisait les détritus dangereux, sensibilisait le 

champ magnétique du double éthérique de la propre Terre et pro-

cédait à l’hygiène fluidique des propres hommes.

Ses contemporains ne pouvaient pas comprendre le détache-

ment spirituel de l’enfant Jésus devant la violence de la Nature 

chargée d’eau, de rayons et d’éclairs, qui diminuait son potentiel 

sidéral actuel agissant sur son cerveau si fragile. C’étaient des 

réactions émotives poussées d’une joie saine et inoffensive, un état 

d’esprit d’absolue confiance, dans les phénomènes grandioses de la 

propre Vie. Il s’en remettait à la force débridée de la tourmente, 

cherchant la compensation thérapeutique psychique, dans laquelle 

la loi fait que “les semblables soignent les semblables”, au magné-

tisme électrifié de l’atmosphère qui s’ajustait à l’esprit surexcité. 

Son rire cristallin explosait dans l’atmosphère dense et lavée de la 

pluie. Jusqu’au chœur des batraciens et du piaillement triste des 

oiseaux paniqués, qui paraissaient participer au cadre surprenant, 

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