Ramatís

caravaniers, dont les chameaux et les éléphants de terre se repo-

saient à l’ombre des palmiers improvisés sous les bosquets faits des 

mousses d’arbres. Il y avait aussi les jardins suspendus comme ceux 

de Babylone, des phares brûlants au tissu de corde imprégné d’huile 

la nuit, pour guider les galères en retard, tirées au moyen de petits 

fils de corde par les fidèles experts sous les ordres de l’enfant Jésus. 

Enfin, c’était un monticule féérique, divertissant et contagieux, qui 

réunissait les enfants des alentours.

Les propres adultes jetaient un regard à la dérobée en s’es-

quivant lorsqu’ils avaient besoin d’arracher leurs enfants pour le 

repos nocturne. De très nombreuses fois, Marie se sentait dominée 

par d’étranges émotions et les larmes coulaient de ses joues, voyant 

cet enfant comme un petit roi heureux, un petit dieu créateur, 

dirigeant son monde riche de nouveautés et de surprises. Il était le 

centre d’attraction d’enfants bruyants qui, entre les cris de joie et 

d’admiration, se déplaçaient obéissant aux directives qu’il traçait et 

dans l’intention de préserver les jouets jusqu’à la fin des divertisse-

ments. C’étaient de petits vassaux, blonds comme les épis de maïs 

nouveaux, roux comme lorsque l’on met la tête près du feu ou noirs 

ébène, fils d’éthiopiens, émigrés, à la peau parsemée de taches de 

rousseur, pâles et colorés, sales et propres, confortablement vêtus ou 

déguenillés où là, se confondaient dans les limites du monde élaboré, 

l’activité du génial enfant Jésus. C’était un clan d’enfants, qui peu à 

peu s’intégrait dans ses dispositions tempéramentales émotives, car 

il exigeait un bon comportement pour l’entrée dans son “groupe” 

infantile. Alors se réduisait la méchanceté envers les oiseaux et les 

animaux et diminuaient aussi les espiègleries malicieuses et des-

tructives. Jésus inventait toujours des choses nouvelles – de terre 

argileuse et de sable mouillé dont il fabriquait des châteaux, des 

rois, des princes et des forteresses, qui reproduisaient les histoires 

entendues par Marie, la nuit, du folklore hébraïque. Pour cela, les 

enfants fâchés, revenaient brièvement et se soumettaient à la voie 

disciplinée qui domine l’instinct portant préjudice et les impulsions 

cruelles, pour ne pas perdre des dons si attirants.

QUESTION: Quelles étaient les dispositions émotives ou l’entendement reli-

gieux de l’enfant Jésus envers la Divinité?

RAMATÍS — En général tous les enfants hébraïques crai-

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