Jésus, le Sublime Pèlegrin 

d’ornement dans les foyers les plus pauvres, alors que les œuvres 

d’art naturel plus fines provenaient d’Egypte, d’Inde et du Tibre à 

la demande des romains et des riches hébreux. Les mains de l’en-

fant Jésus donnaient une telle touche de beauté et de douceur dans 

ses produits sculpturels, fruit de son inspiration angélique encore 

incompréhensible, que les artisans les plus habiles ne craignaient 

pas de les mettre en valeur à coté des pièces de métaux précieux, 

plus fines et de bon goût. Durant son travail d’art avec l’argile, Jésus 

se montrait sérieux et compénétré, les lèvres contractées et une ride 

de haute inspiration lui croisait le front angélique jusqu’à la fin de 

son travail. Lorsqu’il se considérait satisfait et finalisait son œuvre, sa 

physionomie s’allégeait et son visage s’ouvrait dans une expression 

de la plus infantile joie.

Cependant, après ce labeur, il ne se liait jamais à son œuvre, 

ni ne s’en occupait de par sa valeur ou sa possession. Ce qui sortait 

de ses mains, ne lui appartenait déjà plus et il le donnait au premier 

qui passait. Encore enfant, il révélait cependant, la contexture du 

Maître qui plus tard recommandera: “Ne vous amassez point de 

trésors sur la terre, où la mite et le ver consument, où les voleurs 

percent et cambriolent. Mais amassez-vous des trésors dans le ciel: 

là, point de mite ni de ver qui consument, point de voleurs qui per-

forent et cambriolent. Car où est ton trésor, là sera aussi ton cœur”. 

(Mathieu 6:19, 20,21)

Mais il s’en remettait aussi aux jeux communs de l’époque 

comme les jeux de boules de pans et de terre, que l’on jetait sur des 

obstacles de bois les faisant tomber; les courses avec les animaux, 

chiens, chevreaux et agneaux, la construction de digues et de lacs 

artificiels, dont il construisait les barques de pêche avec des petits 

morceaux de bois, restes de pièces de l’atelier de menuiserie de 

Joseph et les garnissait de rames faites d’allumettes de cèdre. Les 

voiles gonflées des petits bateaux, apportaient la contribution de 

Marie avec des bouts de laine ou de cotons de ses coutures. La 

flotte de galère romaine alors naviguait dans les sillons d’eau sale à 

la joie des enfants toujours attentifs aux initiatives et aux surprises 

de l’enfant Jésus, dont l’esprit encyclopédique ne trouvait jamais de 

difficulté pour bien faire sortir ses entreprises infantiles. C’étaient 

des chemins, des ponts des lacs, des cascades, des passages de 

chargement et de déchargement, des baraques colorées pour les 

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