Jésus, le Sublime Pèlegrin 

ces jours furent oubliés, l’existence s’emboîtant dans le moule des 

événements communs de la vie humaine. Cependant, les entités qui 

protégeaient Jésus ne cessèrent de prendre soin de lui, se maintenant 

attentives et neutralisant tous les assauts et toutes les trames qui 

étaient mobilisés par les esprits diaboliques.

La famille se montrait heureuse et tranquille et Joseph s’enor-

gueillissait devant la figure si enchanteresse de Jésus, son propre fils 

avec Marie. L’enfant s’accommodait dans son si humble berceau de 

paille et de coton, mais paraissait surprendre jusqu’aux animaux qui 

l’épiaient, par les recoins et les trous du mur divisant le logis. Devant 

la nouvelle que le fils de Marie et de Joseph était d’une beauté hors 

du commun, sans les traits courants des nouveau-nés, il se fit un 

grand défilé au foyer de Sarah. Entre autres et suivant la tradition en 

vigueur chez les hébreux, tout aussi bien le voisinage de Bethléem, 

que la parenté de Nazareth, comme les amies de Marie à Jérusa-

lem, envoyèrent des présents à l’enfant Jésus et félicitèrent la mère 

heureuse. Quelques créatures désiraient uniquement connaître 

l’enfant angélique, d’autres apportèrent leurs services et solidarité 

au couple heureux, ayant la grâce, par l’avènement du nouvel être 

dans le foyer. C’étaient des bergers, des paysans, des rabbins, des 

vendeurs, des scribes, des amis de Joseph et les jeunes du temple de 

Jérusalem, attendris devant l’enfant-lumière qui leur procurait les 

émotions les plus douces dans une convergence adorative. Quelques 

uns apportèrent en présent un agneau, une chèvre, d’autres des 

volailles, d’autres des sacs de blé et des céréales, des cruches avec 

des sirops de fruits, des pains de seigle ou des gâteaux d’avoine, du 

miel de figue ou d’abeilles pour les parents. Les vendeurs ambulants, 

vieux fournisseurs de la maison et de l’atelier de Joseph, laissèrent 

des langes, des linges, des couvertures et de petites sandales pour le 

fameux enfant.

Malgré la tradition biblique fantaisiste, rien n’a été enregistré 

près du berceau de Jésus, ni aucun phénomène insolite qui puisse 

déroger aux lois de la physique humaine, car sa naissance se pro-

duisit conformément aux autres enfants israélites ou arabes de son 

époque. A l’heure délicate de la délivrance, Marie est restée à la 

charge de la “femme compétente” ou de la sage-femme tradition-

nelle chez les hébreux, moment dans lequel les appréhensions des 

familiers ont été réduites par le moyen de prières et de demandes au 

129